Reportage

Ottenbeck : un lieu ressource (Aventures en Europe du Nord #2)

Ottenbeck, un lieu ressource : reportage en Allemagne

En janvier, je suis allée affronter les températures hivernales d’Europe du Nord (pour plus de détails c’est ici).

J’en ai profité pour prévoir quelques rencontres pour le journal, ma première a eu lieu un dimanche, deux jours après mon arrivée en Allemagne.

C’est à l’ouest de Hambourg, à Ottenbeck, que je rencontre Helga et Wolfgang Roth, qui accueillent chez eux des évènements ainsi que des séjours pour des personnes ayant besoin d’être accompagnées dans leurs remises en questions et crises de vie.

Voici donc un petit format permettant de donner un aperçu d’initiatives inspirantes.

C’est bien emmitouflée que j’arrive dans cette bulle de nature pourtant si près de la route. Mes hôtes m’accueillent avec une soupe réconfortante autour de laquelle nous échangeons en allemand !

Une oasis au milieu de la ville

Ottenbeck, c’est avant tout un lieu de vie.

Helga et Wolfgang y ont d’abord élu domicile avant de le proposer également comme lieu d’accueil il y a de cela quatre ans.

L’idée est de proposer des ateliers et aussi des séjours, des traits d’union pour des gens en pleine remise en question qui ne souhaitent pas aller en clinique et ont besoin d’autre chose qu’une ou deux séances de thérapie par semaine.

Pour le couple, c’est un rêve qui reprend vie : en effet, entre 2000 et 2003, il s’était déjà associé avec deux psychologues dans la région du Wendland autour d’un projet similaire. L’arrivée d’un enfant ainsi que les finances les poussent à y mettre un terme, mais l’envie, elle, persiste.

Tous les deux sont art-thérapeutes et armés de formations multiples, Helga propose des accompagnements individuels tandis que Wolfgang enseigne à l’école Steiner du coin.

Leur lieu comprend une chambre d’invité bientôt deux ainsi qu’une salle de séminaire et un joli bout de terrain boisé traversé par une rivière.

Photo prise sur le site internet : https://haus-am-ottenbeck.de/

Accueil : vers davantage d’autonomie intérieure

Concrètement, que s’y passe-t-il ?

Il y a deux grandes lignes : l’une consiste en des ateliers hebdomadaires ou mensuels. Ce sont des dates posées où chacun·e peut s’inscrire, à prix fixe. Par exemple : peinture méditative, dessin, travail biographique, sculpture, atelier ouvert, teinture végétale, conversation créative, séminaires…

L’autre est tournée vers des accompagnements plus poussés et à prix libre, car Helga et Wolfgang ont à coeur que toutes les personnes qui le souhaitent puissent en bénéficier, peu importe leur budget.

C’est un séjour « à la carte » : le modèle est flexible et à construire autour des besoins de la personne accueillie. Il est possible de rester plusieurs jours ou semaines, voire plusieurs jours par semaine en rentrant chez soi le soir.

Au programme :

Le matin, méditation en mouvement inspirée de Thich Nhath Hanh, puis des mouvements et des exercices corporels sont proposés dehors avant le petit déjeuner commun et le cercle de parole qui ouvre la journée.

Zoom sur la mare du jardin (toutes les photos qui suivent ont été prises lors du reportage)

Les participant·e·s sont encouragé·e·s à être dehors le matin, tandis que l’après-midi est plutôt réservé à ce qui est artistique et thérapeutique (tels que les ateliers évoqués précédemment).

Puis, le soir, tout le monde se retrouve pour clôturer avec une retrospective de la journée.

Cela reste toutefois indicatif, car comme le précise Helga, « la base de ce programme est de partir des besoins des personnes qui sont présentes ».

Leur site internet s’ouvre d’ailleurs sur cette citation de Joseph Beuys :

« Je veux seulement inciter l’être humain

à ne pas attendre d’atteindre un état de conscience idéal.

Ils doivent commencer par leurs moyens respectifs,

commencer par leurs erreurs. »

De gauche à droite : Coline, Helga et Wolfgang devant l’atelier d’art

Lorsque nous évoquons les défis rencontrés dans cette aventure (vous aurez peut-être remarqué que c’est un de mes sujets de prédilections), Wolfgang affirme « le plus grand défi, c’est la peur ». Peur que ça ne fonctionne pas, que cela rapporte trop peu d’argent, que le projet s’arrête… Un autre point sensible est celui de la communication, la publicité n’étant pas vraiment leur fort bien qu’ils reconnaissent en avoir un minimum besoin.

Un moment de notre échange qui m’a particulièrement marquée, c’est lorsque nous avons évoqué leurs motivations, ce qui les pousse à continuer :

« Je fais confiance au processus.

Ce qui me motive ce sont ces instants où je m’oublie moi-même. Quand quelqu’un joue du piano et est dans le flow par exemple. Et aussi lorsque je suis témoin d’une évolution, que ce soit chez moi ou chez les autres. » (Wolfgang)

Premier pas

Lors de nos entretiens, nous nous plaisons à demander à nos interlocuteurs la « petite » action à conseiller à qui ne saurait pas par où commencer. Réponse d’Helga et Wolfgang : « Fais quelque chose, avec amour, peu importe quoi. Commence simplement quelque part, sans te juger ». Pour plus d’informations, voici leur site (en allemand) : https://haus-am-ottenbeck.de/

Zoom sur l’atelier d’Helga (teintures végétales)

Des bribes de la maison

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