Reportage

Christiania – Reportage photo (Europe du Nord épisode 3)

Panneau interdit surlequel est inscrit Christiania, recouvert d'autocollants

Les fabuleuses aventures de Coline en Europe du Nord #3 - Christiania

Panneau interdit surlequel est inscrit Christiania, recouvert d'autocollants

En janvier je suis allée en Allemagne -mais pas que !- et j’en ai profité pour faire quelques arrêts.
Ceci est donc la suite légitime des deux premiers épisodes trouvables ici et .
Mes pérégrinations continuent…
Et tant qu’à être en Allemagne, autant en profiter pour aller au Danemark !
Avant d’aller faire mon reportage au tiers-lieu de Makvärket (à découvrir dans un prochain numéro d’Esprit Autonome – TINTINTIIIIIN ! *teasing* ) je passe par la capitale.
Depuis le temps que j’en entendais parler, je vais enfin découvrir Christiania, ce quartier de Copenhague aussi appelé « ville libre de Christiania ».

Ancien quartier militaire fondé en 1617, il fut réinvesti et squatté par des civils à partir de 1971 avec une volonté de sortir des normes imposées par la société. Situé au coeur de la ville, ce quartier encerclé d’eau a été proclamé par ses habitant·es comme indépendant et s’est fondé autour de valeurs comme l’autogestion, la responsabilité, le bien-être et le vivre ensemble. Nourri en partie par un mouvement de contre culture, de nombreuses habitations ont été construites de manière expérimentale et pour la plupart avec des matériaux recyclés (un aperçu en photo plus bas).
C’est un quartier sans voiture et fourmillant d’art de rue, cela lui confère une atmosphère bien particulière et j’ai aimé me promener à travers cette multitude de couleurs.

Fresque murale composée de peintures multicolores

Christiania s’est longtemps définie comme séparée et autonome du reste du Danemark, ce qui lui a valu des conflits parfois soldés d’affrontements policiers voire même d’ordre d’évacuation, comme en 2006. En 2011 un accord est signé : 7,7 hectares (sur 34 à l’origine) sont rachetés par les résident·es, autrement dit la parcelle comprenant les habitations. L’État a récupéré le reste des terres agricoles sur lesquelles de nouveaux bâtiments voient le jour. Puis, deux ans plus tard, une loi est adoptée par le gouvernement empêchant de nouvelles maisons d’être auto-construites. Le quartier est désormais soumis aux mêmes lois que le reste du pays.

Il est également connu pour son « Green Light District » ou « Pusher street », lieu privilégié pour se procurer du cannabis. Pendant une cinquantaine d’année sa vente y était tolérée, et après de nombreux épisodes violents – confrontations avec les autorités, conflits de gangs – cette rue a été officiellement condamnée par les résident·es le 6 avril de cette année.

Squelette rouge fumant un énorme joint et tenant un panneau sur lequel on peut lire "still waiting for the legalization of cannabis"

Aujourd’hui Christiania abrite entre 800 et 1000 résident·es. Chaque année, elle accueille autour de 500 000 touristes qui viennent profiter des cafés, des restaurants, des ateliers, des galeries d’art et du lac. D’ailleurs, plus question de planter sa tente (comme l’aura compris un de mes amis à ses dépends) : depuis quelques années le camping y est interdit car il y a avait trop de monde en été.

Christiania reste un symbole puissant dans l’imaginaire collectif nourrissant des espoirs d’autres possibles remettant en question un système dominant et s’affranchissant de certains codes.

Voici quelques photos pour vous donner une idée de l’ambiance de la fameuse ville libre :

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