L’enfance de Samuel fut quelque peu hors-du-commun.
Né au nord de l’Angleterre, sa famille déménage en centre Bretagne lorsqu’il a 7 ans – c’est d’ailleurs toujours là qu’il vit aujourd’hui. En plus de grandir dans un pays étranger, Samuel grandit aussi chez lui puisqu’il ne mettra jamais un pied à l’école. Le matin est consacré aux apprentissages : « Je dessinais énormément. Je faisais de la biologie, des mathématiques, de la géographie : pour moi tout cela servait de prétexte au dessin. »
Lorsqu’il a 20 ans, il se met « sérieusement » à jardiner, aux côtés de son père notamment.
Cela occupe une grande place dans sa vie, avec une dimension particulière puisqu’il y cultive tout à la main ! Quand je lui demande ce qui l’a motivé dans ce choix, Samuel me répond « je suis nul en mécanique ». Le coût d’entretien et de réparation des machines étant élevé, il préfère s’en passer, d’autant plus qu’il trouve cela particulièrement édifiant de comprendre le processus d’une graine et d’être plus directement à son contact.
Il me précise toutefois que cette manière de faire reste adaptée à une taille familiale et ne correspond pas à une production d’une personne qui aurait comme optique de la vendre.
« Ce qui m’a poussé vers l’autosuffisance, c’est la volonté de retrouver mes racines. C’est aussi mon chemin d’ouverture vers les gens, car lorsque nous faisons pousser des choses, cela nous permet aussi de les partager. »
En plus du jardin, Samuel nourrit également son projet de « Tim le jardinier », créé lorsqu’il avait 16 ans pour une rubrique dans un journal. Ce personnage le suit depuis plus de 20 ans et suite à des encouragements et des retours positifs il a pris de l’ampleur. Samuel s’est donc mis a confectionner des livrets le mettant en scène (spoiler : c’est Tim que vous pouvez justement retrouver dans le poster du n°10 d’Esprit Autonome !).
Tim est l’heureux jardinier de nombreux ouvrages, dont Le Travail à la houe (2017), Une année avec la terre (2020) ou encore La vie simple, autonome dans son jardin mois par mois (2023). Tous ont été cocréées avec son père, Gareth Lewis.
Il y a trois ans de cela, Samuel s’est également lancé dans une nouvelle aventure : celle d’offrir des formations. Inspiré par La révolution d’un seul brin de paille de Masanobu Fukuoka, il propose un jour de formation gratuite par mois. Ce format évoluera peut-être vers une semaine complète voire un mois d’apprentissages.
« Mon but c’est de transmettre, de passer un bon moment, que les gens repartent faire leur truc tout en restant en contact… Cultiver ensemble, c’est beau ! ».