
Kim Pasche - Archéologue expérimental
Auteur pour Esprit Autonome
(Dossier-poster n°11 sur le feu)
« Je suis un peu monomaniaque » m’annonce Kim au début de notre entretien téléphonique.
Dès son plus jeune âge, il est fasciné par les « peuples premiers » qui font la une des magazines de géographie. Cependant, il se rend vite à l’évidence que ces derniers viennent de partout… sauf d’Europe occidentale.
Il sent qu’il met le doigt sur un angle mort lorsqu’à sa question « où sont nos Indiens ? » personne n’est capable de lui fournir de réponse satisfaisante. Ce sont les prémices de ce qui deviendra son sujet de prédilection. Bien décidé à enquêter, il se lance en tant qu’auditeur libre dans des études d’archéologie préhistorique en Suisse lorsqu’il a la vingtaine.
Depuis, deux grandes lignes se dessinent dans sa vie. Il y a d’abord l’aspect pratique, passant notamment par le réapprentissage des gestes premiers. Kim passe environ la moitié de l’année en tant que trappeur au Canada dans le fin fond du Yukon (la plupart du temps en famille, contrairement à l’image du cowboy trappeur solitaire que nous pouvons avoir : la tribu étant à ses yeux fondamentale).
Il y a ensuite ses recherches : Kim lit, étudie, collabore avec des archéologues et se nourrit de ses vécus sauvages pour proposer, à travers ses écrits, une autre vision de l’histoire.
Il aime remettre en question le mythe du progrès selon lequel le monde est imparfait et à solutionner. Il lui préfère un autre récit qui lui paraît plus juste : sortir de la croyance qu’il faille créer notre chemin et se concentrer plutôt sur la qualité de chacun de nos pas.
Lorsqu’il est en Europe, Kim propose des stages autour de l’autonomie, des immersions sauvages qu’il voit plutôt comme un prétexte pour renouer avec nos ancêtres en invitant les participant·es à un autre rapport au monde.
Son Esprit Autonome de rêve ?
Un numéro qui enseigne la non-technique, qui déconstruit tellement nos a priori qu’il permette de remettre en question les croyances les plus fondamentales. Il donne comme exemple l’idée que nous aurions absolument besoin du feu pour survivre en milieu sauvage. En y regardant de plus près, il se trouve que les Inuits, qui sont confrontés à des températures extrêmes, des gros prédateurs et très peu de luminosité, n’utilisent que très peu le feu. Étonnant non ?
Il s’agirait de transmettre une posture intérieure plutôt qu’une technique.
Pour aller plus loin
• Le site sur lequel retrouver des stages : Gens des bois : http://www.gens-des-bois.org/fr/home/
• Le dernier livre de Kim, L’endroit du monde : https://www.arthaud.fr/lendroit-du-monde/9782081390942