Barnabé a grandi loin de l’agitation des villes et des télévisions. Il raconte : « Comme je n’ai pas passé de temps devant des écrans, j’ai été obligé de m’inventer un imaginaire ». Ses parents céramistes et bricoleurs lui ont montré qu’on pouvait tout faire de ses mains. Plus tard, il s’est formé en biologie. Il explique : « J’ai pris dix ans à faire des études. J’en ai gardé un esprit scientifique : hypothèses, expérimentations, conclusions ». Il a passé la décennie suivante à rénover des maisons pour gagner une sécurité financière, avant de rénover une ruine, pendant deux ans, qu’il habite désormais avec sa famille.

Persuadé que l’électricité constitue l’une de nos plus lourdes dépendances, Barnabé construit sa propre éolienne en 2013. Sur conseil d’un ami photographe, il raconte l’histoire de ses essais et erreurs sur YouTube. Le succès insoupçonné de cette première vidéo (plus de 100 000 vues la première année !) l’a mené à en faire d’autres, où il témoigne volontiers de ses essais et erreurs.

Depuis 2013, notre dépendance aux énergies l’inquiète ; il cherche donc à développer sa liberté de produire lui-même ce dont il a besoin. Il partage ses découvertes dans des tutoriels vidéos : comment fabriquer des petits poêles pour se chauffer, faire son électricité, produire sa nourriture : « Je cultive des végétaux à la maison, sarrasin, maïs, blé ou quinoa, et je fais mes propres semences, bref un beau jardin résilient ». Il fait son pain lui-même, avec sa propre farine, grâce à un moulin construit à partir d’une pierre tombale d’occasion…

Mais sa conception de l’autonomie ne se limite pas à ce qu’il fabrique dans son atelier. Les échanges avec d’autres sont aussi au cœur de la démarche de Barnabé. A l’automne, il aide entre autres son voisin agriculteur à récolter les fruits de ses noyers, ce qui lui permet de glaner aux pieds de 350 arbres !

En plus de sortir un deuxième livre sur l’autonomie – aux éditions Marabout pour l’automne 2024 – il s’est lancé le défi de réussir à centraliser toutes ses inventions dans une petite maison, une sorte de lieu prototype de la résilience.