Nous sommes déjà au numéro 12, donc toute l’équipe du journal m’a demandé gentiment de faire un édito axé exclusivement sur le réabonnement, en évitant tout trait humoristique, car c’est une affaire très sérieuse. Eh oui, comme chacun le sait, l’argent est le nerf de la guerre. Il y a quatre ans, notre président de la République nous annonçait que nous étions en guerre contre un virus. Et on peut lui faire confiance, un ancien de Rothschild en connaît forcément un rayon sur l’argent-nerf-de-la-guerre.

Mais pourquoi être en guerre au fait ? Au printemps 1993, en tant qu’objecteur de conscience, j’envoyai un courrier au Ministère de la Défense l’informant que, pour des raisons philosophiques, je ne voulais pas apprendre à tuer et à faire la guerre. À l’époque, ledit ministère décourageait les objecteurs par le doublement du temps de service militaire obligatoire sous forme de service civil. En réalité, ce fut une aubaine pour des centaines de jeunes, qui purent se former dans des associations écologiques ou d’éducation populaire, dans le social, etc.

Je choisis alors un centre de formation à la non-violence et à l’écologie pratique : le Cun du Larzac (en occitan, le cun, c’est le coin pour fendre le bois). J’ai passé près de trois ans dans ce centre, qui était un véritable laboratoire de l’autonomie : éolienne, chaudière bois, eau de pluie, toilettes sèches, maison de paille (construite en 1975), association autogérée sans hiérarchie, prise de décision au consensus, partage des revenus… Les formations sur la non-violence attiraient des centaines de personnes chaque année sur cette terre si fertile du Larzac*. Pour diverses raisons, ce lieu, ô combien pionnier, a périclité au début des années 2000. Son initiateur, Hervé Ott, ami très cher, est décédé en octobre dernier. Aussi, toute l’équipe du journal se joint à moi pour lui dédier ce magnifique poster « Célébrer ensemble ».

Pour en revenir au réabonnement, eh bien, nous espérons sincèrement que notre première année vous aura donné envie de découvrir les surprises de celle qui se profile. Avec chaque réabonnement, nous pensions offrir une machine à expresso avec des petites capsules métalliques jetables dans la poubelle jaune, mais on n’a pas le budget. Et puis, maintenant que nous sommes enfin une vraie Scop, société coopérative et participative, on doit voter à l’unanimité toutes nos décisions… Je ne vous raconte pas la galère pour choisir la couleur de la machine à café !

Bref, si vous nous aimez, soutenez donc notre entreprise écologique, sociale et solidaire. Réabonnez-vous et recevez tous les mois une dose de bonne humeur et d’autonomie pratique.

Sur ce, nous vous souhaitons une excellente célébration de fin d’année 2024 avec ce dossier concocté en interne par Coline et Manon !

*Au verso du journal, découvrez une BD racontant la lutte non-violente des paysans durant 10 ans.