
C’est avec humour que Vicdoux aborde un sujet qui pourrait (devrait ?) ne pas en être un : les poils chez les femmes.
À travers un témoignage sensible, nous sommes amené·es à nous rendre compte de la face cachée des poils, de ce que notre rapport à eux vient raconter de notre société.
Comment naviguer entre les injonctions d’une société patriarcale ? Comment rééduquer son regard ? De quoi avons-nous vraiment envie ?
Bien que cela bouge tranquillement, le poil « féminin » reste un tabou pouvant être pesant, et cela fait du bien d’en parler ! J’aime l’idée que ce genre d’ouvrage circule (pourquoi pas dans les écoles ?) et puisse participer à libérer la parole. Son format court le rend très accessible. La colère y côtoie la compassion envers soi.
Les illustrations, tout en apportant de la légèreté, nous amènent à nous questionner profondément.
La BD se clôture avec un entretien de l’illustratrice façon portrait chinois dans la même lignée que le reste : décalé et pertinent.
L’autrice termine sur ces mots :
« Je me bats pour que ce soit un plaisir, pour les femmes, d’être dans leur corps, et non un combat. »
Vicdoux, Les poils de la colère, Éditions lapin, 2024.