
Une brillante scientifique renonce au confort de sa carrière pour participer à un projet qui lui tient à cœur : aider la planète en vivant un an sur un atoll très isolé de l’océan pacifique, sans personne d’autre, avec une simple cabane et un potager à sa disposition. Son travail est d’inventorier la flore et la faune afin de voir si elles sont d’une quelconque utilité pour la France. Un navire de recherche finit par errer non loin d’elle, et l’histoire s’envenime lorsqu’elle s’aperçoit que les chercheurs n’ont pas les mêmes convictions qu’elle…
Un album haut en couleurs, au dessin magnifique. Quel festival lumineux et virtuose des profondeurs, avec une femme au caractère bien trempé, sur un fond écologico-politique saupoudré d’action. On avait eu droit aux excellents « la bibliothèque de Cordoue », et « Julio Popper, le dernier roi de la terre de feu » du même dessinateur, dans un registre historique, on ressent cette fois le plaisir immense qu’il a eu à retranscrire les fonds marins.
Un pari risqué pour cette aventurière dans l’âme, de subsister sur une terre peu accueillante, en solo, au milieu de l’océan et ses intempéries faramineuses, et un beau défi pour l’autonomie alimentaire. D’accord, elle est encore reliée au monde via une connexion satellite, mais la nature est imprévisible, et les désenchantements sont sévères.
Pas de prises de tête, de l’action pure et dure pour une lecture exotique et sous-marine. A vos tubas !
La brute et le divin, de Leonard Chemineau, Rue de Sèvres, 2023