À écouter : Ghosts

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Pochette de l'album Ghosts, de Hania Rani

Une pianiste polonaise de 33 ans, qui monte, qui monte… Elle n’en est pas à son premier disque, ça fait quelques albums qu’elle propose un univers musical bien à elle, qui nous transporte dans les nuages, mettant en transe toutes les oreilles sur son passage.

« Ghosts » est son huitième album, accueillit avec beaucoup d’attentes et de joie. Je ne peux que vous conseiller d’explorer ses précédentes productions, d’une qualité onirique et esthétique exceptionnelle. On retrouve les ambiances qu’elle affectionne, une musique transcendantale, un vrai « trip » sonore, des longues envolées harmoniques au piano, jonchées d’instruments électroniques et acoustiques, n’ayant rien à envier à Nils Frahm ou Olafur Arnalds, deux pointures dans le domaine, avec qui elle collabore d’ailleurs régulièrement.

« Ghosts », parce qu’irrémédiablement, on ressent un aspect spectral, éthéré dans ses musiques, un voile transparent qui vole dans le vent, des présences fantomatiques en arrière-plan, parfois entrecoupés de paroles. Au travers de longues nappes, les paysages arides se déploient, le temps s’étire lentement, doucement, à l’horizon. Parfois, la météo se gâte, le ton est morne et langoureux, puis le soleil revient, et s’ouvre dans le lointain. On oscille entre des rythmes plus soutenus, des mélodies presque pop, et des introspections légères, ravigotantes et tellement… Somptueuses et psychédéliques !

Je ne tarirai pas d’éloges sur cette femme qui me transporte depuis des années, fascinante car dans le monde du néo-classique, les places sont dures et souvent masculines, comme dans toute la musique en général. Alors, quand une femme parvient à faire entendre sa voix, avec beaucoup de personnalité, d’intelligence, de sobriété et de délicatesse, parlons-en, propageons sa musique ! Elle gagne à être écoutée, le monde serait plus doux s’il était davantage enveloppé par de telles artistes.
Vous l’aurez compris, si vous cherchez à avoir de beaux légumes, faites-leur entendre ces mélodies lorsque vous êtes au potager. Si vos oreilles aiment être bercées, intéressez-vous à ce dernier album d’Hania Rani, ainsi qu’à tous les autres. « Inner Symphonies », conçu avec son amie violoncelliste, est d’une beauté absolue, venant tout droit des tréfonds de l’univers.

Hania Rani, Ghosts, Gondwana Records, octobre 2023

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